Dictionnaire du secret : Etat / Etat d’urgence
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Pendant un court laps de temps (à l’échelle historique) les Etats ont protégé la vie privée de leurs citoyens.
Cela n’était pas le cas avant 1789, cela l’est de moins en moins depuis le 11 septembre 2001.
Dans le même temps la « transparence » est devenue un miroir sans tain.
L’Etat voit tout de ses citoyens / les citoyens voient de moins l’Etat.
Cet Etat qui, au motif de la lutte contre le terrorisme s’autorise à cacher le fonctionnement et les actions de ses services politiques, militaires et de sécurité.
La Justice, elle-même, est du mauvais côté du miroir à qui les administrations opposent le secret Défense.
L’occasion faisant le larron, l’Etat surenchérit par l’Etat d’urgence ; imparable argument d’autorité, de « sûreté »[1], de peur, pour réduire les sceptiques au silence.
Le secret du secret efficace est ainsi d’être secret d’Etat, mieux secret d’état d’urgence.
PS : l’illustration montre la façon de distinguer un miroir, d’un miroir sans tain ; dans le premier cas il semble qu’il y ait un espace entre le doigt et son reflet, dans le second, il n’y en a pas.
[1] Bel exemple de novlangue puisque la sûreté est à l’origine la protection du citoyen contre l’arbitraire de l’Etat : Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789,Art. 2. « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression ».
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