L’exclusion du Droit
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Le droit pénal n’a pas encore su être autre chose qu’un droit d’exclusion, de mise à part, en prison, de privations de droits civiques.
Par construction, le droit pénal est impuissant face à ceux qui sont déjà exclus de fait, faute d’éducation, ou par choix de leur dogme.
Notre droit pénal d’exclusion est alors inefficace, hors sujet.
Le sujet de Droit ne veut pas/plus être de notre cité.
Peut-on alors de façon générale en tirer les conséquences ? Exclure celui qui se refuse au Droit comme n’étant plus sujet de Droit, seulement objet de Droit ; que la puissance régalienne de l’Etat, sinon la vox-populi, pourrait sans procès déchoir de ces/ses droits qu’il dénie.
Ce chemin mène au pire, traiter un être en objet.
Pouvons-nous contribuer à éviter ce parcours funeste ?
Oui d’abord en veillant à ce que jamais, quelques soient les circonstances, l’urgence, la soif d’une violence en retour que l’on voudrait réparatrice, un être soit traité autrement que dans son individualité.
Les assassins du 13 novembre et/ou leurs commanditaires savaient cela si bien qu’ils ont / ont été préféré suicidés que capturés et devenir / redevenir sujets de Droit, de notre Droit.
En cela, les milliers d’exécutions politiques décidés par des Présidents armés de drones et de services spéciaux sont autant de dénis de la force du Droit, autant d’actes illégitimes, autant de vengeances féodales auxquelles répondent d’autres vengeances féodales.
Par souci de consensus, pour ne pas être exclus nous n’avons pas protesté contre ces erreurs, nous le ferons encore moins demain.
Nous laissons ainsi perdre la légitimité de la violence de l’Etat.
Lorsque nos ennemis nous massacreront, devrons nous les exclure radicalement ?
Oui
Est-ce efficace de le faire sans la force du Droit
Non
Les décisions de cabinets politiques et militaires éludent que la mise en scène du Droit est un impératif démocratique.
Cela est-il compliqué ? Oui
Coûteux ? Oui
Cela ralentit-il nos guerres ? A un instant donné peut-être ; à plus long terme non ; cela nous permet de les gagner.
Sans la légitimité du Droit, ces guerres qui n’ont cessé depuis la Seconde ne pourront prendre fin.
Dans nos vieux Pays, le Droit et les religions ont appris, plus ou moins, et récemment, à cohabiter après que le Droit ait pris le dessus.
Pour tous ceux qui croient, ont la foi, que leur religion est ici-bas au-dessus du Droit, la bataille est à mener, à gagner.
Dans ce combat les avocats qu’ils soient partie civile ou en défense ont leur rôle à jouer.
Notre uniforme est notre robe ; nos armes, la loi lorsqu’elle est fille de 1789.
Car nos Lois ne sont efficaces qu’à l’aune de nos valeurs.
Eluder le Droit, le mettre entre parenthèse, le contourner par l’urgence, c’est rendre la Loi vaine et perdre notre bataille, notre âme.
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